TDAH? Pas de trouble!
Le TDAH, ce n’est pas qu’un problème. Ça peut aussi être un outil et créer des situations très drôles. J’en suis la preuve vivante!
Mes parents ont deviné que j’avais un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) quand j’avais 3 ans. Leur intuition a rapidement été confirmée par le diagnostic d’une psychologue. D’ailleurs, quand elle m’a demandé d’entourer des fusées sur une feuille tout en écoutant un enregistrement, je lui ai répondu du tac au tac que je ne pouvais pas faire deux choses à la fois!
Au début de mon primaire, je me sentais différente à cause de mon TDAH. Ça m’a pris un certain temps à l’accepter. Mais ensuite, ça s’est bien passé.
J’ai commencé à prendre des médicaments au secondaire, pour m’aider en classe. Autrement, c’était comme si j’avais 50 voix dans ma tête qui parlaient toutes en même temps! La médication ne les fait pas taire à 100 %, mais elle m’aide à les organiser.
«Selon moi, le TDAH n’est pas qu’un trouble. Il me donne aussi des avantages.»
Quand on me soumet un problème, par exemple, je trouve souvent l’idée parfaite à laquelle personne n’avait pensé. On dirait que j’arrive plus facilement à penser «hors de la boîte», à avoir des idées originales.
Autre gros bonus : j’aime bouger. Oui, le «H» dans «TDAH» s’applique à moi. Certaines personnes disent même que je suis triple H! 😉 Et c’est super pour pratiquer le taekwondo. J’en fais trois soirs par semaine.
Chaque personne vit le TDAH à sa manière. Ce n’est ni un défaut ni une qualité. C’est une partie de soi qu’on peut apprendre à bien utiliser. Pour y arriver, ça aide que notre entourage nous accepte comme on est. J’ai besoin de pouvoir
en parler ouvertement.
Mes ami·e·s savent que j’ai ce diagnostic. D’ailleurs, quand j’ai trop d’énergie, ils et elles me taquinent et me disent d’aller grimper les quatre étages de notre école! Allez hop, j’y vais!
Charlotte, 15 ans, (nom fictif)
Vous voulez répondre? Vous avez une histoire à raconter?
La réflexion de Sophie Leroux, psychologue :
Reconnaître ses forces et ses limites, voilà une belle aptitude dont fait preuve Charlotte! Le TDAH oblige à relever des défis au quotidien. Il faut gérer son inattention, son impulsivité et son hyperactivité, d’intensité variable selon la personne. Pour Charlotte, le TDAH s’exprime surtout par une difficulté à faire
deux choses en même temps et par une hyperactivité cérébrale et motrice. Ce trouble est d’origine neurodéveloppementale, c’est-à-dire qu’il affecte la manière dont le cerveau fonctionne.
De plus en plus d’études et de témoignages mettent en lumière les qualités associées au TDAH. On pense notamment à la créativité, à l’intuition, à la curiosité, à l’ouverture d’esprit, à la spontanéité, à l’audace et à l’improvisation. Charlotte a découvert les avantages de son esprit créatif et de son énergie. Elle a aussi trouvé des moyens pour s’adapter lorsque son trouble lui pose des difficultés. Son sens de l’humour est un bel atout pour dédramatiser, tout comme l’acceptation de son entourage.
Percevoir le TDAH au-delà du trouble s’inscrit dans un mouvement qui prône la neurodiversité. Ce concept reconnaît l’existence d’une grande diversité de cerveaux et d’esprits humains. Il invite à aller au-delà des concepts d’incapacité et de déficience, sans toutefois nier les difficultés rencontrées. Le cerveau d’une personne neurodivergente (ex. : TDAH, autisme, douance, trouble spécifique d’apprentissage) est «câblé» différemment de la moyenne des gens, ce qui entraîne une autre façon de traiter et d’utiliser l’information.
Le concept de neurodiversité, avec ses avantages et ses défis, appelle au respect et à la singularité de chacun·e. Peu importe la façon de concevoir le fonctionnement du cerveau, il est précieux d’apprendre à bien se connaître pour mieux s’adapter aux défis de la vie. Charlotte en est un exemple inspirant.
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